Au milieu d’une nuit de cauchemar, deux mots apparaissent sur le miroir d’une salle de bain : « Disparaître ici. » Vingt-cinq ans plus tôt, ces mêmes mots se déployaient sur un panneau publicitaire de Sunset Boulevard.
Un matin, des étudiants découvrent près d’une poubelle ce qu’ils imaginent être un drapeau américain trempé de sang. C’est en fait un cadavre.
À la fin d’un week-end de drogues et d’orgie à Palm Springs, une fille, sans doute la doublure de Rain, contemple une montagne au-delà de la plaine désertique et murmure : « C’est le lieu du passage. » Elle ajoute en pointant le doigt : « C’est ici que vit le diable. »
C’est dans une Los Angeles évanescente, peuplée de fantômes et d’hallucinations, que Clay, le protagoniste de Moins que zéro, revient passer les vacances de Noël. Un quart de siècle s’est écoulé et la chirurgie esthétique a rendu la plupart de ses anciens amis méconnaissables. Le cinéma, qui l’emploie comme scénariste, paraît une copie de plus en plus délavée de la réalité et la réalité elle-même, un mauvais film dans lequel chaque personne rencontrée compte sur lui pour obtenir un rôle. Clay pense qu’une fille, une seule, Rain Turner, a peut-être ses chances.
L'auteur,
Bret Easton Ellis est né à Los Angeles en 1964. Dès la publication de son premier livre Moins que zéro, en 1985 (Christian Bourgois, 1987), il a connu un succès foudroyant et s’est imposé comme l’un des écrivains majeurs de sa génération.
Suivront Les Lois de l’attraction, American Psycho, Zombies, Glamorama et Lunar Park. Traduite dans le monde entier, adaptée au cinéma, son œuvre est l’une des plus significatives de la littérature contemporaine
Aux Etats-Unis, « Suite(s) impériale(s) » a été mal reçu par une critique qui, depuis son premier roman, l'adore ou l'abhorre sans demi-mesure. Lui s'en fiche un peu. Il a écrit son septième livre dans l'une des phases les plus noires de sa vie. Pour lui-même. Pour exorciser ses démons. A prendre ou à laisser.
Philippe Boulet-Gercourt - Nouvel Obs
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